La qualité est le pilier central d'un laboratoire de biologie médicale, car elle garantit que chaque résultat délivré est précis, fiable et reproductible, ce qui est essentiel pour le diagnostic des affections et la prise en charge des patients.

En Afrique Subsaharienne francophone, où les systèmes de laboratoires sont souvent fragiles et les ressources limitées, les défis sont particulièrement intenses.

Imaginez un laboratoire situé dans une petite ville, où le personnel est en sous-effectif, les équipements obsolètes, et les réactifs souvent en rupture de stock. Chaque jour, le personnel se bat pour fournir des résultats malgré ces obstacles, mais les erreurs de diagnostic se multiplient, mettant en danger la vie des patients. Un patient atteint de paludisme est mal diagnostiqué à cause d'un réactif de qualité douteuse, ou d'un microscope au bord d'une panne. Le traitement prescrit s'avère inefficace, aggravant l'état du patient.

Vous êtes d'accord qu'une gestion rigoureuse de la qualité aurait pu éviter cette situation en s'assurant que le réactif était validé et le microscope en bon état !

Si ce laboratoire met en place un système de gestion de la qualité (SGQ), commence à documenter et à standardiser ses procédures, à former son personnel, et à mettre en place un suivi rigoureux de ses équipements, le changement deviendra palpable : les erreurs diminuent, les délais de rendu des résultats s'améliorent, et la confiance des médecins et des patients envers le laboratoire est restaurée.

La qualité, dans ce contexte, n'est pas juste un concept abstrait, mais une véritable bouée de sauvetage pour un système de santé en difficulté.

Des compétences en qualité sont nécessaires pour cela.

Pourtant, la formation de base des personnels ne couvre que très peu ce domaine. De plus, les programmes de formation continue, s'ils existent, ne sont pas accessibles à la majorité, car dépendent de financements spécifiques et limités en quantité et en cible.

Par ailleurs, le coût des formations professionnelles n'est pas toujours accessible, surtout pour les étudiants ou les professionnels au chômage ou en situation d'emploi précaire; et dans la plupart des cas, elles sont disponibles en anglais, limitant encore plus les francophones.